L’impunité nous perdra !

Presque quatre mois déjà dans cette période transitoire et les maux qui ont causé la chute de l’ancien régime font déjà surface ! En effet, sous le prétexte de préserver la paix et la cohésion, la transition est en train d’être mise en péril. On se demande si d’ici à l’élection, nous n’aurons pas droit à une deuxièmes révolution (1), cette fois beaucoup plus violente et radicale que la première.

Certains n’ont rien appris de la révolution !

Pour preuve ! Le communiqué du CDP qui nous dit, je cite « Faut-il le rappeler, le projet de modification de l’article 37 de la Constitution, soumis à l’Assemblée Nationale, consistait à porter la limitation des mandats consécutifs du Président du Faso de 2 mandats à 3 mandats. En outre, il prévoyait d’inscrire cette nouvelle limitation parmi les dispositions intangibles de la constitution. Certains partis, tout en déclarant leur opposition à cette réforme, avaient admis le principe qu’elle puisse donner lieu à un référendum. »

En d’autres termes, les signataires de ce texte, ne reconnaissent point avoir fait quelque chose de mal ! Ils soutiennent que modifier la constitution pour donner un mandat supplémentaire à Blaise Compaoré contribuait à enrichir la démocratie dans ce pays ! Ils nient même le fait que l’achat des consciences de l’ADF/RDA n’aurait jamais conduit au referendum ! Ils taisent le consensus du CCRP de laisser en l’état toute proposition non consensuelle ! Bref, ils sont blancs comme des anges ! C’est nous le peuple qui avons fait la révolution, qui avons mis fin à un mandat démocratiquement acquis. C’est nous les putschistes !

Ainsi donc, certains vont jusqu’ à créer des comités pour le retour de Blaise Compaoré dont le mandat démocratique a été interrompu – par le même peuple qui le lui avait confié -! Une autre FEDAB/BC en sorte. Une façon de nous narguer, parce qu’en réalité, Blaise Compaoré s’est volontairement exilé ! Rien, sauf ses propres crimes n’empêche ce citoyen burkinabè de retourner au Faso !

D’autres, sont sortis en publique, devant les micros demander pardon. A qui ? Qu’en sais-je ? C’est sans doute de la politique Africaine. Sinon, comment peut-on comprendre un tel acte ! Pire, qui leur a pardonné ? Ou suffit-il seulement de demander pardon pour se considérer pardonné ? Cela serait trop facile ! Je l’ai déjà dit, et le répète, même a l’Eglise, on fait pénitence ! En politique, la demande de pardon vient après la démission !

La démission permet d’assumer toute la responsabilité de sa faute ! Hors, aucun de ses messieurs n’a encore rendu sa démission ! Ils ne reconnaissent même pas leur faute, encore moins l’assumer !

Les actes doivent avoir des conséquences, sinon c’est l’impunité totale !

Il faut préserver la paix sociale en mettant fin à l’impunité !

En janvier, j’écrivais dans un de mes blogs qu’il n’appartenait pas au MATS de suspendre un quelconque parti politique. Je suis toujours de cet avis. Mais cela suppose que nous ayons des partis politiques responsables. Des partis politiques démocratiques qui savent laver leur linge sale en famille.

En termes clair, j’attendais du CDP, de l’ADF/RDA et de tous les autres partis qui ont soutenu la modification de l’article 37, qu’ils mettent à la retraite tous leurs cadres qui ont soutenu la modification de l’article 37. On ne peut tout simplement pas avoir soutenu une politique qui a échouer avec fracas et rester à son poste ! Il n’y a aucune logique en cela ! Il y va même de la survie du parti !

Hors, le constat que je peux faire est très amers ! Quatre mois après la crise, les mêmes sont la ! Les partis semblent avoir été incapables à s’autoréguler pour écarter les coupables ! Ceci se comprend très aisément du moment où avant la révolution, aucune voix ne s’est élevée dans ses partis pour contredire les zélés tripatouilleurs de la constitution !

La question qui se pose aujourd’hui est vraiment de savoir ce qu’il faut faire vis-à-vis de cette situation. Une chose est certaine, nous ne pouvons pas nous payer le luxe de ne rien faire ! Si, les autres cadres de ces partis politiques n’ont pas pu se débarrasser de la mauvaise graine, comment pouvons attendre de Raogo l’analphabète qu’il discerne et écarte la mauvaise graine aux élections ? L’état n’est pas garant de la démocratie dans les partis politique ! Par conséquent, nous ne pouvons imposer à aucun parti politique, le renouvellement de ses instances.

L’Etat cependant, est garant de la justice, de l’équité devant les citoyens. Il est garant de la paix, de la transparence des élections. Il existe donc, des axes d’action qui s’offrent encore à la transition :

  1. L’Etat est garant de notre république ! N’en déplaise au Front Républicain, la tentative de modifier sur mesure notre constitution, dans le seul but de plaire et de servir à Blaise Compaoré a été une atteinte grave à la République. La preuve ?! Eh bien, un mandat suspendu en cours, et une transition. Les responsables directs de cette situation doivent répondre de leur forfait. Les responsables, ce n’est pas nous qui avons fait la révolution, c’est bien eux qui nous ont forcé à faire la révolution. Même dans sa dernière forme, le projet de loi de modification de l’article 37 est très accablant ! Nous avons eu des aveux en publique par des demandes de pardon. Il faut appliquer la loi dans toute sa rigueur !
  2. L’Etat est garant de la paix et de la quiétude des citoyens. Hors, la sortie récente du Front Républicain pour nous dire qu’il n’a rien fait de mal, la création de mouvement pour le retour de Blaise Compaoré, etc. sont autant de faits et de gestes qui menacent quotidiennement la paix et la quiétude. Ce sont des faits d’une arrogance digne de l’avant révolution ! Les burkinabè ne sont pas mort devant les balles meurtrières de Blaise Compaoré, du CDP, de l’ADF/RDA pour que ces même viennent encore nous pomper l’air ! Combien de temps pensez-vous que ces messieurs nous narguerons avant que cela explose encore ? Pour leur propre sécurité, ces messieurs doivent être assignés à résidence avec la police nationale à la porte pour assurer leur sécurité.
  3. S’il est vrai que c’est la révolte de M. Kafando devant une affaire comme celle de Guiro lui a valu beaucoup de vote pour présider la transition, alors qu’il se révolte encore maintenant ! Je suis certain que les preuves ne manquent pas pour poursuivre la plupart de ces messieurs pour quelques malversations financières dans ce pays ! Laurent Bado parle de « délit d’apparence » ! Lorsque certains veulent bruler pour voir qui reconstruirait le premier, nous sommes en droit de nous demander d’où vient leur argent ! Nous savons tous les salaires des fonctionnaires, députes et autres personnalités. Saisissons donc les comptes bancaires, et procédons aux vérifications nécessaires pour nous assurer que dans l’exercice de leur fonction, il n’y a pas eu d’indiscrétions. C’est notre droit ! Au passage, assurons nous que le fisc à récupérer son du !
  4. L’argent est le nerf de la guerre ! Le CDP est un parti politique crée par un capitaine de l’armée Burkinabè ! Le CDP a les moyens qu’aucun capitaine de cette même armée n’a ! Encore un délit d’apparence ! En attendant que chaque centime de ce parti soit justifié devant le fisc, il faut geler tous les biens du parti par précaution. On ne peut pas demander aux burkinabè, de supporter les prix actuels des hydrocarbures pour permettre à la SONABHY de se refaire une santé financière, sans justifier au peuple ou l’argent de la SONABHY est passée ! C’est un secret de polichinelle, tous les financements illicites dont ce parti a bénéficié !

Conclusion

Par souci pour la paix, le peuple a soutenu une politique d’inclusion de tous ses fils après la révolution des 30 et 31 Octobre. Beaucoup avait espérer que après avoir été publiquement vomit, certains se seraient retirer dans leur village respectifs pour se repentir en contribuant efficacement au développement locale. Hors quatre mois plus tard, nous faisons le constat amère que le naturel des 27 dernières années est revenu au gallot. Les voilà une fois encore au-devant de la scène, qui nous narguent tant est leur arrogance!

Un rappel à tous, que Paix ne rime pas avec impunité, sinon, la journée nationale du pardon nous aurait évité d’arriver là où nous sommes aujourd’hui ! Aucun citoyen n’est au-dessus de la loi ! L’Etat doit veiller, à ce que chacun paye à la hauteur de son forfait ! C’est la condition sine qua non pour tenir des élections transparente et paisible dans ce pays !

Les chefs d’accusation ne manquent pas ! Au contraire !

(1)

Le débat fait encore rage sur le nom à donner à cet évènement qu’a vécu le Burkina Faso les 30 et 31 Octobre 2014, poussant même certaines têtes pensantes à se prononcer sur la question. Le préalable pourtant à un tel débat, selon mon humble avis, est la définition suivant la langue, de chacun de ses mots ! L’histoire comme, la politique ou la philosophie ont tous la langue en commun.

Voici donc les définitions suivant le Larousse (www.larousse.fr) en ligne :

Insurrection :

  • Action de s’insurger, de se soulever contre le pouvoir établi pour le renverser : L’insurrection de février 1848.
  • Littéraire. Opposition vivement exprimée : Insurrection de la dignité en face d’une humiliation.

Insurger :

  • Manifester son hostilité, son profond désaccord à l’égard de quelqu’un, de quelque chose ; se dresser contre : S’insurger contre l’injustice, contre un dictateur.

Révolution :

  • Changement brusque et violent dans la structure politique et sociale d’un État, qui se produit quand un groupe se révolte contre les autorités en place et prend le pouvoir.
  • Les forces révolutionnaires, le pouvoir issu de ce changement : La victoire de la révolution.
  • Changement brusque, d’ordre économique, moral, culturel, qui se produit dans une société : Une révolution dans la peinture.
  • Agitation soudaine et passagère, provoquée dans le public par un fait inhabituel : Un cambriolage audacieux a mis le quartier en révolution.

Le 31 Octobre 2014, il y a eu au Burkina Faso un « Changement brusque et violent dans la structure politique et sociale » du Burkina-Faso – État -, « quand un groupe » s’est « révolté contre les autorités en place » et a pris « le pouvoir ». Cette paraphrase, définit la révolution !

Il y a eu une révolution, selon la langue de Molière ! Il y a des subtiles nuances entre insurrection et révolution. On peut s’insurger sans violence tandis que la révolution est violente – morts, dégâts matériels – . La révolution prend le pouvoir – avec violence – tandis que l’insurrection devient une révolution lorsqu’elle cherche a renversé le pouvoir. Si l’insurrection donc ne parvient pas à renverser le pouvoir, elle reste une insurrection. Si par contre elle renverse le pouvoir, elle devient une révolution.

Toutes les révolutions ne sont pas marxistes ! La Révolution Française en 1789 n’était pas une révolution marxiste ! C’était une révolution pourtant ! Bourgeoise !

Voici pour mes 1 F. CFA de contribution au débat !

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