Joyeuses Kwanzaa !

C’est la saison des fêtes ! Ayant toujours prôné la revalorisation de nos langues et de notre culture, faisons un tour d’horizon rapide sur les différentes célébrations avant de nous attarder sur le/la Kwanzaa :

Diwali

C’est le festival de la lumière chez les hindouistes, les sikhs et les jains. Il se célèbre pendant 5 jours en novembre, et symbolise la victoire de la lumière sur les ténèbres, du bien sur le mal, du savoir sur l’ignorance.

Noël

Une tradition chrétienne qui célèbre la naissance de Jésus-Christ. Noël, aujourd’hui, est une occasion de retrouvailles en famille, pour s’échanger des cadeaux, partager un repas ou même aller à la plage comme cela se fait en Australie, puisque c’est l’été dans l’hémisphère sud. Noël intervient le 7 janvier chez les chrétiens orthodoxes ou le 25 décembre chez les autres.

Hannouka

Une tradition juive, qui, pendant 8 jours commémore la dédicace du Second Temple à Jérusalem après la révolte des Maccabées. C’est le festival de la lumière. Hannouka est célébré le 25 du mois de kislev selon le calendrier hébraïque (10 décembre en 2020).

Ōmisoka

C’est l’une des plus grandes fêtes du Japon, célébrée le 31 décembre, c’est une occasion pour les familles de se rassembler pour conjurer la bonne fortune sur la famille en mangeant un bol de longues nouilles (toshikoshi-udon) au moment précis du passage d’une année à l’autre.

Kwanzaa

Au regard de toutes ses fêtes de fin d’année, pour pourrait bien se demander où se trouve l’apport de l’Afrique à cette civilisation de l’universel ? En fait, en Afrique, beaucoup de célébrations marquent la fin de l’année et le passage à une nouvelle année. Mais en Afrique, la religion reste une affaire personnelle, une affaire de clan ou de famille. Il est donc difficile de parler de célébrations à l’échelle nationale. Par exemple, pour moi qui ai grandi en pays Dagara, Birifor et lobi, je me rappelle fort bien les célébrations du bor (bour) chez les Dagara et les Birifor. Les Mosse aussi ont le boaré, qui n’est pas dissimilaire du bor dans le Sud-ouest du Burkina-Faso. Dans ma recherche pour ce blog, c’est en vain que j’ai essayé de trouver des écrits sur ces célébrations dans notre pays ! Je lance donc un appel à tous les lecteurs, de décrire en réponse toute célébration de fin d’année qu’ils connaissent, en nous en donnant le sens, les rites, us et coutumes et le calendrier.

La Kwanzaa, est justement née pour combler ce besoin culturel. Inventée en 1966 par le Dr. Maulana Karenga (1), la Kwanzaa se veut une fusion des différentes fêtes des récoltes que l’on peut observer à travers l’Afrique. La Kwanzaa est célébrée du 26 décembre au 1er janvier, et s’articule sur 7 principes cardinaux en Afrique : l’unité, l’autodétermination, la communauté, l’entraide économique, le sens, la créativité et la foi.

La Kwanzaa a beaucoup de sens pour un Africain Américain qui essaye de retrouver une certaine culture africaine. Pour un burkinabè, qui a encore un accès direct à sa culture, elle fait beaucoup moins de sens, sauf si l’on considère que cette culture n’est pas célébrée, et se perd peu à peu au profit de Noël, de la Saint-Sylvestre et du 1er Janvier ! Nous venons de commémorer le 11 décembre, existe-t-il une meilleure démonstration de notre indépendance que de célébrer notre culture ce jour-là par exemple ?

En attendant donc de pouvoir vous souhaiter à tous, Joyeux Bor (Bour) un certain 11 décembre, je vous souhaite à tous une Joyeuse Kwanzaa , car , selon Maulana Karenga, « ceci est notre devoir : connaître notre passé et l’honorer, nous attaquer à notre présent et l’améliorer, et imaginer tout un nouveau futur et le forger de la façon la plus éthique, effective et expansive ».

Koudraogo Ouedraogo

Blog : https://koudraogo.blog

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