À mon frère qui soutient le putsch !

Tout le monde en Afrique, veut une démocratie parfaite, mais personne ne semble vouloir y mettre le travail qu’il faut. L’école de la démocratie, c’est l’échec. L’échec au Burkina, est celle de tout un peuple ! Échec d’un peuple, bétail électoral qui a élu un incompétent, échec d’une opposition sans vision qui n’a pas su utiliser les leviers de pression nécessaire pour forcer le changement dans la gestion, échec du pouvoir qui n’a pas su se mettre à l’écoute des aspirations du peuple, échec de l’armée qui a été incompétente à assurer la sécurité des citoyens. Dans cet échec général, malhonnête êtes vous si vous voulez en faire porter le chapeau à un seul homme ! Combien de temps pensez-vous que la junte peut-elle rester au pouvoir ? Donnez-lui 5, 6, 20 ans si vous voulez ! Elle s’en ira un jour, laissant le pouvoir à une classe politique qui n’aura pas appris à être en phase avec les aspirations du peuple, une opposition qui n’aura pas appris à utiliser les leviers de pression qu’il faut pour jouer son rôle de contrebalance, un peuple toujours bétail électoral qui votera pour le premier aventurier qui peut lui organiser de grande djandjoba. Le reste de l’histoire, vous la connaissez ! Elle se déroule actuellement au Burkina, au Mali, en Guinée : un éternel recommencement.

Alors mon frère, je souffre, peut être même plus encore que vous, quand je pense à ce que Kaboré, ou IBK, ou Condé ont fait. Je souffre quand j’apprends que des soldats dormaient tranquillement à 12 km du lieu de massacre de 150 de mes concitoyens. Je souffre, quand je pense qu’aucune enquêtes parlementaire n’a été obtenue ni par l’opposition, ni par la majorité, pas même la publication des rapports remis au chef de l’État ! Je souffre, mais toujours, je ne souhaite pas et n’en veux pas d’un putsch ! Je n’en veux pas, parce que ce n’est pas la solution : nous devons tous apprendre, apprendre à lutter, apprendre à gérer, apprendre à voter. Ceux qui sont au pouvoir doivent apprendre à écouter le peuple, le coup leur en retire l’opportunité, les opposants doivent apprendre à jouer leur rôle de contrebalance, à forcer le pouvoir de changer de route quand cela est nécessaire, le coup leur en retire l’opportunité, les militaires doivent apprendre à respecter la république et rester apolitique, s’en tenir à leur mission, le coup en est l’antithèse, et nous le peuple, devrions, après avoir subi les conséquences de notre mauvais choix, savoir en tirer leçon ; le coup nous sauve des conséquences (En prêtant malgré tout de bonnes intentions aux putschistes ; mais à vrai dire, la raison du plus fort  .. ) de notre choix, donc, certes, nous recommencerons !

Alors, mon frère, nous ne sommes pas sortis de l’auberge ! Au contraire !

Cordialement,

Koudraogo

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