Depuis la levée des boucliers au sujet de la modification de l’article 37, le jeu politique burkinabè est devenu beaucoup plus intéressent à observer.
Un camp présidentiel fébrile
De mémoire de burkinabè, on n’avait jamais vu Blaise Compaoré déployer tant d’effort sur la scène nationale ! Le protocole d’état s’est fixé comme objectif de rendre le président visible à ses concitoyens. Du coup nous avons accès à tous les vas et vient de Mr Compaoré. Même ses multiples voyages privés nous sont communiqués. Il fait un discours ci, une autre là, se réunit avec les bailleurs de fonds, promeut le pays a l’extérieur, crée des organisations internationales … bref, le président du Faso est omniprésent dans la presse nationale. La maladresse va parfois même à lui donner un don de bilocation. En effet, en même temps qu’il préside son conseil des ministres – qui s’achève généralement en début d’après-midi -, on le retrouve, 5000 kilomètres plus loin en plein jour entrain de serrer les pinces aux princes de ce monde. Si ce n’est de la bilocation, notre président s’est donc doté d’un appareil supersonique pour couvrir de telles distances en un temps record.
Dans cette nouvelle donne, la politique internationale qui était prétendument son fort est désormais passe au second plan. Apres l’échec cuisant une fois encore de sa médiation au Mali (Rappelez-moi, quelle médiation de cet homme a été un succès ?), l’homme par qui passe le salut de notre peuple, daigne enfin porter son attention sur les taches pour lesquelles 1,2 millions de burkinabè (sur 17) l’ont élu !
Accusé par ses amis d’hier d’être un libéral dans un parti d’obédience sociale-démocrate, il trouve comme meilleur réponse de faire implémenter par son gouvernement des mesures dites sociales. Un piège pour les libéraux qui ont le vent en poupe en ce moment ! Piège qu’ils ont su éviter en ignorant tout simplement le sujet. Pourtant, nous savons tous que distribuer l’argent du contribuable de cette façon n’est pas une bonne gestion du tout. Et puis, ce n’est pas de programme ad hoc du genre, ni même du genre de celui des « fameux » engagements nationaux dont ce pays a besoin. Quand après 26 ans au pouvoir, on gère encore un pays de cette façon, cela est bien lamentable.
En réplique a l’opposition qui gagne de le la force et s’organise, il crée un Front Républicain (il aime bien les Fronts, populaire ou Républicain – le militaire revient au gallot -) en rassemblant quelques veules individus qui ne représente que eux-mêmes au pays des hommes intègres.
Comme à leur début avec les doctorats Honoris Causa (en faveur de la démocratie l’auriez-vous cru), notre Docteur honore (pour emprunter le terme à Nobert Zongo) cherche à embellir une fois encore son CV bien maigre et peu fourni. Tour à tour les organisations internationales régionales et africaines passent témoigner de leur appréciation. Les ambassades en quête elle-même de recognition sont mise à contribution. Même la première dame n’est pas en reste ! Elle collecte les prix et les honneurs pour ses efforts en faveur de la femme africaine ! Je suis certaine que les mères des orphelins de ce régime auront beaucoup à dire sur le sujet.
L’évidence la défaite
Malgré les apparences, le camp présidentiel, royaliste si je puis ainsi dire se rend à l’évidence de la défaite de leur cause. Les signes sont multiples.
Chacune des défections du camp présidentiel en faveur de l’opposition a été un coup dur. D’une part cela signifie que la bête a sans doute perdu de son mordant. Quand elle était encore jeune et pouvait, mal lui en aurait cuit, qui oserait quitter la barque ! Aujourd’hui le mythe est levé et tous les rats quittent la calle avant le naufrage !
Il ne faut pas oublier que avec les défections au plus haut niveau de l’appareil de Blaise Compaoré, se sont aussi ses secrets ‘industriels’ qui font défection ! Ces hommes qui ont orchestré le succès de Blaise aux élections, sont aujourd’hui de l’autre côté. Et comme pour le dire clairement, le premier acte déterminateur qu’ils ont posé a été celui d’un long voyage d’étude au Sénégal ! Clairement, ils se voient dans les mêmes chaussures que Macky Sall du Sénégal. Si eux donc sont Macky Sall, qui est Wade ?
Compaoré a aussi et surtout perdu la bataille à l’étranger ! Ce n’est pas pour rien que nous avons assisté à des enfantillages tel que le retrait avec fracas des passeports diplomatiques. Lorsque les ambassadeurs résidents des pays qui « comptent » vont à la rencontre de l’opposition pour connaitre leurs plans, c’est la façon diplomatique de dire à l’autre de foutre le camp ! Les révolutions arabes, la crise en Côte-d’Ivoire ont laissé des leçons que la communauté internationale ne peut ignorer : les pouvoirs à vie sont déstabilisateurs. Ce fut le cas en Libye, en Egypte, en Syrie, au Yémen, au Zimbabwe, en Côte d’Ivoire. Le mythe de l’homme fort a été démystifié. Il suffit d’une bande armée pour que le pays entier bascule dans la violence, particulièrement en Afrique ou les armées nationales sont mal entrainées, peu motivées et incapables : la cote d’Ivoire et le Mali sont deux exemples cuisants près du Burkina Faso.
Certaines plumes payés, ont vite fait de se taire au vu des répliques réfléchies, muries et logiques qu’elles ont reçues à leurs écrits. Dans les média sociaux, non content de promouvoir leur cause sur leur propres pages, c’est dire celle d’un pouvoir a vie, les tentatives de provocations se sont multiplier sans succès sur d’autres pages et groupes ouvertement oppose à leur dessein. Là encore, ils ont fini par se taire.
L’opportunisme ! Quand un juge de la cours constitutionnelle est assassiné comme cela porte à croire, le devoir et le bon sens, dans le contexte que nous connaissons appelle n’importe quel pouvoir en place à se démarquer rapidement pour éviter des débordements. Hors, dans l’affaire du juge Nebie, le régime de Compaoré semble trainer les pattes, laissant ainsi planer le doute dans les esprits … Coupable ou non, le doute profite au régime, d’ où l’opportunisme. En trainant avant élucider cette affaire, le pouvoir fait croire qu’il a quelque chose à craindre : Nous voici donc de retour à l’ère des intimidations ou les grenades sautaient dans les voitures des opposants ! Une dernière carte à jouer lorsque tout a échoué … et le temps presse. Vraisemblablement, vu le récent meeting de l’opposition, personne n’a été intimidé !
Conclusion
La crise autour de la modification de l’article 37 a eu le mérite de faire voir Blaise Compaoré à tous, au pays comme à l’étranger tel qu’il est, et tel que nous, nous l’avions vu depuis le 15 Octobre 1987 ! Il n’y a pas de doute qu’une opération de charme est en cours à Ouagadougou. Mais qui le régime cherche-t-il à charme ? Les burkinabè ou la communauté internationale ? Et à quelle fin ? Pour l’obtention d’un de ces postes internationaux qui se murmurent ca et la ?
Le balais est organisations régionales et interafricaine auprès de note docteur honoré peut s’interpréter soit comme une caution soit comme un au revoir. Nous choisissons de l’interpréter comme un au revoir. D’une part, même si un referendum était organisé, son issue me parait moins certaine avec les défections de poids qu’a connu le pouvoir. Et même si il l’emportait, il devra confronter d’une part la crise qui s’en suivra du fait du refus catégorique de l’opposition politique et d’autre part, d’un éventuel rejet des résultats par ses anciens compagnons de route. La bagarre pourrait être bien sale … A l’extérieure, tout le monde dénoncera le coup de force, et les sanctions s’abattraient sur l’un des pays les plus pauvre de la planète. Du dégradement de la situation déjà délétère de notre économie, s’en suivra des émeutes comme jamais encore vu dans ce pays, et qui enfonceront le clou sur un régime déjà moribond.
Le seul salut de Blaise Compaoré ne peut venir que d’une volteface de l’opposition burkinabè. Hors, cela est difficilement envisageable dans les conditions actuelles, même si il nous reste encore une année et demi jusqu’à l’échéance de 2015. Nous appelons Blaise Compaoré à renoncer publiquement a son projet afin la préparation de son départ commence. Pour la deuxième fois de son histoire, le peuple du Burkina ira aux urnes pour s’élire un président, sans doute venu de la société civile. C’est un évènement de marque, et il mérite bien une préparation.
Bon sens! cependant, reconnaissons que la communaute internationale n’intervient dansun pays que pour ses interets politiques et economiques et que par consequent ses interventions n’ont pas toujours ete au sufrage universel. L’ideal serait que Compaore ait de la responsabilite en arretant sa gymnastique habituelle de modification de la contitution pour assurer l’alternance souhaitee. Mais voyez vous, on ne poura pas jeter l’anateme a lui seul si ses ambitions anticonstitutionlles nous conduit aux troubles. nous devons donc l’aider a demissionner honorablement par les urnes. Je prefere que « l’ertanger » dont il a divorce vienne controler un referendum anticonstitutionel plutot que de venir faire respecter une constitution avec des chars. Dieu benisse le BF.
Oui, absolument ! Aides-toi et le ciel t’aidera ! On dit aussi que tout peuple mérite ses dirigeants ! Il appartient aux burkinabè de mettre fin à cette mascarade qui durent depuis 26 ans déjà ! C’est en substance l’objet de Comment battre Blaise Compaoré !
Mascarade? peut etre mais sachons que les opposants ne nous garantissent pas le contraire d’autant plus que nous savons d’ou ils viennent. J’ai bien peur que l’industrie compaore ne nous produise des candidats qui nous garantissent un jour du pareil au meme. Ce qui explique ma prudence. Alors allons au referendum et nous verons si le peuple voudrait ou pas garder un president qui souffrirait deja d’anticonstitutionalite. La paix au Faso.
La question n’est pas de savoir ce que les opposants garantissent ou non ! La question, c’est simplement celle de la souveraineté de la constitution, de la souveraineté du peuple.
Le peuple qui a adopté la constitution, connaissait bien la question de la limitation des mandats. Le referendum a déjà eu lieu, le 2 juin 1991 ! Remettre cela en cause, et en appelé à un autre, est manifestement une tentative de putsch, sinon un putsch !