Du livre de Daniel dans l’ancien testament, la citation est interprété comme signifiant : “Compté, pesé et divisé”, « ton règne est compté, pesé et divisé ». Selon la bible, aucun des conseillers du roi Belshazzar n’a pu interpréter l’inscription sur le mur ! Seul Daniel, connu pour sa sagesse fut à mesure de le faire !
Aux sages auto-proclamés qui se sont autosaisis des affaires de notre pays, donnez à Blaise Compaoré le vrai sens des évènements : « Mene Mene Tekel Upharsin ! »
Living on borrowed time
Depuis l’avènement de Blaise Compaoré au pouvoir au Burkina- Faso en 1987, il a semé tout seul tous les ingrédients pour une explosion sociale. Rappelons :
- Ce fut le premier coup d’Etat sanglant du pays. Son ami et frère d’arme, Thomas Sankara fut le premier à tomber.
- Quelques semaines après, ce fut la répression sanglante des soldats du BIA à Koudougou. Ce bataillon n’a pas donné sa bénédiction au coup d’Etat. Ils payèrent de leur vie. Les témoignages à Koudougou sont poignants sur l’évènement.
- Ce fut ensuite le tour des deux autres ténors du CNR. Henri Zongo, et Lingani furent liquidés au motif de tentative de coup d’Etat. Des quatre (Sankara, Compaoré, Zongo et Lingani) qui firent le coup du 4 Aout 83, Compaoré est désormais le seul survivant !
- L’armée ayant été terrorisé et finalement asservie, la population civile prit le flambeau de l’opposition à ce pouvoir avide de sang ! Citons quelques victimes célèbres : Dabo Boukari, Oumarou Clement Ouedraogo, David Ouedraogo, Norbert Zongo et ses compagnons.
- Je passe sous silence les crimes économiques en tout genre ! En 26 années de gestion du pouvoir, il n’y a rien à montrer ! Rien, vraiment rien ! Un taux de croissance qui flirte avec celui de l’inflation, donc RIEN en terme absolu ! Cela s’explique d’ailleurs par la stagnation du pays dans le classement du PNUD. N’allez pas me parler de pauvreté du pays en ressources, car le Japon en a encore moins que nous et le Congo en a beaucoup plus que le Japon ! Dans ce pays, on bat encore campagne sur des mesures sociale de création d’emplois ! Une formule ronflante pour permettre à quelques jeunes désœuvrés de faire les techniciens de surface ! Quand même ! Pourtant, des dictateurs ont développé leur pays comme en Corée du Sud ! Compaoré eut été de ceux-là, que je ne lui en voudrais pas tant ! Mais le gars est nul ! Sa seule réponse a tous ? « Paix et Stabilité » ! On ne mangue ni la paix, ni la stabilité ! De plus, qui menace la paix et la stabilité au Faso ? Qui lève le spectre de la guerre à chaque fois qu’il a le dos au mur ?
A la mort de Norbert Zongo en 1998, c’en était vraiment trop. Blaise devait partir. C’était ma conviction. Lorsque la foule présente au cimetière pour l’enterrement de Norbert s’est mise à marcher, j’ai enfin compris que l’heure avait sonnée ! Sans rien forcer ni précipiter, je me suis naturellement retrouvé à la tête de cette foule immense qui marchait sur la présidence du Faso, pour faire ce que plus d’une douzaine d’année plus tard, les tunisiens, les égyptiens et les libyens réussiront. Le reste, c’est de l’histoire … Quand je parle d’un peuple de moutons ou de froussards, je sais de quoi je parle ! Moi, quand je marche, je marche ! Je ne cours pas !
Libérer après 36 heures de « manœuvres » au camp de gendarmerie de Paspanga, je me retirai pour ruminer mes griefs envers la 4eme République et observer avec abjection pendant que la CFD et les sages sabotaient ma belle révolution populaire ! Le Faso avait manqué son rendez-vous avec l’histoire ! En lieu et place de la résolution du problème, les politiciens ont préféré une bombe à retardement ! La confrontation entre Blaise Compaoré et le peuple du Burkina Faso est inévitable ! Tout le monde le sait, surtout ces hommes qui se disent sages ! C’est pour cette raison qu’à chaque fois ils s’empressent de faire des médiations dans l’espoir que si un coup d’Etat ne l’emporte pas, Blaise s’en ira volontairement et la bombe sera desarmorcée ! Mais voila ! Au pays des coups, il n’y aura ni coup, ni depart volontaire ! TIC TAC TIC TAC … va la bombe !
Mon fils ne se battra pas pour moi !
Nous sommes dans un match ou l’arbitre à arrêter le match et joue la montre ! Pourtant, que cela soit par la prolongation ou les tirs au but, il faut un vainqueur et un vaincu à l’issue du match !
Que ceux qui veulent attendent les prolongations ! Que d’autres encore attendent les tirs au but ! Pour ma part, je vais jouer ce match. Personne ne viendra du banc de la touche me remplacer ! C’est mon match ! Pas le leur ! Je refuse de léguer à mon fils un Burkina Faso ou cette confrontation pendra sur sa tête comme une épée de Damoclès ! Non, je refuse !
Compaoré provoque ! C’est toujours le même gars qui provoque depuis 26 ans ! Que voulez-vous que nous fassions ? N’avons-nous pas fait suffisamment éviter la confrontation ? Que nous reste-t-il encore à faire ? Baisser la culotte et écarter les jambes pour se faire enculer ? C’est cela que vous voulez messieurs les médiateurs autosaisis ? JAMAIS, JAMAIS et JAMAIS !
Quelle médiation y a-t-il à faire pour que le premier des citoyens respecte la constitution ? Nous savons tous que la lettre de l’article 37 permet sa révision ! L’esprit de l’article était pourtant de permettre à Blaise de partir et de nous éviter la guerre civile que nombre de pays d’Afrique ont connu ? Quel juste milieu existe-t-il donc entre le départ de Blaise et son maintien ? Son départ à moitié ?
Compaoré joue avec le feu ! Dans un contexte sous régionale aussi volatile que le nôtre ou la Cote d’Ivoire est en train de se remettre d’une guerre civile pour exactement les même causes, ou les armes pullulent au Nord du Mali suite à la rébellion Touareg, une armée de mercenaire est vite levée pour le faire partir de grés ou de force. Ou est-ce bien cela qu’il veut que nous fassions ? Un prétexte à la Gbagbo ou à la faveur de la guerre, l’échéance de 2015 est remise ?
Compaoré me donne l’impression de quelqu’un qui n’a aucune intention de quitter le pouvoir vivant ! Pour preuve ! A Chaque fois qu’on lui trouve un arrangement, il s’arrange pour créer un autre problème ! Qu’il le dise ouvertement si c’est cela son intention ! Nous pourrions faire les arrangements nécessaires en termes de loi et laisser les familles des victimes citées ci-haut lui rendre justice après son départ de la présidence ! Au moins aurait-il la satisfaction d’avoir payé certaines de ses dettes !
Conclusion
Médiation ou pas, Blaise doit partir en 2015, sinon !
Je ne me sentirai nullement lié par aucune médiation dont le résultat serait de maintenir Blaise Compaoré après 2015. Cette fois, je ne me mettrai pas à l’écart pendant que d’autre saboteront mon pays !
Oui, la recréation est vraiment terminée au Burkina Faso ! Blaise Compaoré, « Mene Mene Tekel Upharsin » !