Wikileaks : Blaise Compaoré freine le progrès démocratique du Faso

Le câble qui fait l’objet de notre article du jour traite des perspectives de la démocratie au Burkina Faso. L’unification des parties d’opposition, la possible candidature de Blaise, la formation aussi bien de parti politique que de l’électorat sont autant de défi à relever par notre démocratie selon l’analyse de l’ambassade des USA à Ouagadougou. Il est publié le 18/03/2009.

Résume du câble (traduction par votre humble serviteur):

Dans les trois a cinq prochaines années, la démocratie naissante du Burkina Faso a le potentiel de faire des progrès signifiants.

Les domaines prioritaires incluent: fusionner et renforcer les nombreux, faible et fragmente partis d’opposition; augmenter à travers la formation et l’accès aux ressources ,la capacité des partis politiques à conduire des campagnes électorales , améliorer l’éducation de l’électorat et approfondir la liberté des média. Si le gouvernement et les partis politiques  doivent faire eux même ces améliorations, les média et les partis politiques d’opposition bénéficierait d’une formation accrue. Si toute amélioration à court terme n’aura pas d’impact significatif sur l’élection présidentielle de 2010, elles seront clés pour l’élection de 2015. Tout progrès sera cependant réduit à néant si le président Blaise Compaoré décide de changer la constitution et de se re-presenter en 2015. A ce point, seul Compaoré sait ce qu’il fera.

Détails intéressant du câble.

  • Il existe plus de 130 partis politiques actifs sur la scène politique. Les leaders politiques sont d’accord que le nombre énorme de partis politiques ne permet pas d’accroître l’influence d’aucun des partis d’opposition. Un facteur aggravant de la situation est le fait que la majorité des partis d’opposition supporte en fait le président Compaoré quoique ils ne soit pas officiellement en accord avec le CDP. L’ ADF/RDA est le deuxième parti le plus grand après le CDP. Quoique l’ADF/RDA se considère comme un parti d’opposition, il supporte le président 99 pour cent du temps et sont présent au gouvernement. Des 38 opposants élus à l’Assemblée Nationale en 2007, 25 sont proches du président Comapaoré et de son parti le CDP. Juste 13 semblent semblent être de vrais opposants.
  • Le grand nombre de partis politiques signifie que les ressources publiques pour financer les partis sont très limitées. Les partis doivent avoir gagné au moins 5% aux élections précédentes pour bénéficier de financement. Cela signifie que seul le CDP et l’ADF/RDA ont maintenant droit au financement. La prédominance du CDP se justifie le fait qu’il bénéficie des moyens colossaux de l’Etat et d’importante infrastructure pre-Compaore qui font que c’est le seul parti établi dans toutes les 45 provinces.
  • Un problème fondamental qui doit être adressé est celui de l’analphabétisme et de l’éducation civique de la population . En 2007 la Banque Mondiale estimait que 70 % de la population était analphabètes. Mahama Sawadogo, responsable du CDP à l’assemble estime que le taux d’analphabétisme serait en réalité proche des 90%. Il estime que à cause de l’analphabétisme, l’électorat est souvent manipulé surtout en milieu rural, donnant ainsi lieu aux fraudes électorales. Sankara de lUNIR/MS a dit à Polof que la majorité de la population ne comprend même pas la raison pour laquelle il faut voter et ceux qui vote ne comprennent pas les méfaits de la participation à la fraude.

Analyse

Fusion, Union, Renforcement

Un mal propre a toutes les oppositions en Afrique ! La désunion, la multiplicité des partis politiques jouent à la faveur des tenants du pouvoir. Quand même les opposants soutiennent le président, on ne sait plus à quel saint se vouer ! Tout le monde connaît le mal, mais qui fait quelque chose contre ? Si les leaders politiques sont conscients que leur désunion joue à la faveur de Blaise Compaoré et du CDP, pourquoi alors ne s’en trouve – t-il pas un pour essayer la fusion ?

Analphabétisme

Ce ne sera pas la première fois que l’analphabétisme ressort comme un frein à la démocratie. A défaut d’alphabétiser tout le monde, il faut trouver une solution qui permette de juguler les effets néfastes de l’analphabétisme sur notre système politique. Une possibilité est de retirer le droit de vote aux analphabètes. Beaucoup crieront à la ségrégation, la création d’une classe de citoyen de seconde classe. Alors , ma solution préférée est une deuxième chambre, un sénat élu uniquement par les lettres. Ainsi, elle pourra jouer un rôle de contre-balance a l’assemblée élu au suffrage universel. C’est d’ailleurs la solution préférée de beaucoup d’autre pays, même si le mode d’élection diffère. En Angleterre, les lords sont en parties nommes, en partie héréditaire (de la monarchie). En France, le sénat est élu par le collège des autres élus .

2 commentaires sur “Wikileaks : Blaise Compaoré freine le progrès démocratique du Faso

  1. je trouve qu’il faut chercher un moyen pour que les partis politiques au pouvoir en Afrique ne puissent puiser les ressources de l’etat(destinées à gerrer la population) pour les utiliser pour leur compte.

    • Les lois sont bien la. Il faut les appliquer. Comme l’a dit le président Obama, « l’Afrique a besoin d’institutions fortes .. » Si le judiciaire avait l’indépendance de faire son travail, les procès en abus de bien serait légion !

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