Le cheval de Troie

Le mythe du cheval de Troie est relaté par Homère . Les grecques n’ayant pas réussi à conquérir la ville de Troie par la guerre, se retirèrent. Mais avant de partir ils construisirent ce grand cheval de bois qu’il laissèrent en cadeau aux Troyen. Au matin, les troyens très excité par ce cadeau, le conduisirent au centre de la ville , ou ils célébrèrent ensemble la fin de la guerre et ce magnifique présent, à eux laissé par les grecques.

Cependant, la nuit venue, lorsque toute la ville s’était endormie, les soldats que les grecques avaient pris le soin de cache à l’intérieur du cheval de bois, sortirent de leur cachette et commencèrent le massacre. Ils ouvrirent les portes de la ville pour permettre à leurs compagnons revenus sur leurs pas d’entrer dans la ville. Troie fut ainsi détruite et incendiée.

La mythologie grecque est fascinante ! Je l’adore ! Mais revenons à nos moutons !

Le cheval de Troie africain

Pour moi le cheval de Troie de l’Afrique, ou du moins de chacun des pays en Afrique, c’est son armée nationale. Je m’explique. Les colons, après avoir consenti à nos indépendances, nous ont tous légué cette institution dite républicaine. Non content d’avoir balkanisé notre continent, le colon entendait bien nous montrer comment défendre ces frontières artificielles qu’il venait de tracer à travers notre continent. Ainsi donc, pour beaucoup de pays, l’ armée fut l’une des premières institutions crée dans le pays, avant même les hôpitaux et des universités ! Mais pourquoi est-ce un cadeau empoisonné ? L’analyse qui suit, découle de l’expérience que nous pouvons tirer des cinquante dernières années. Cela voudrait dire que il y a cinquante ans, nul n’aurait pu prévoir une telle issue. Qu’a cela ne tienne, aujourd’hui, nous nous devons, a mon avis de réagir pour le salue de nos peuples.

Rappelons d’abord le rôle de l’armée. A mon avis, la mission première d’une armée est la défense du territoire national.

L’absence de conflits inter-etat

Considérant cette mission première, force est de reconnaître que en Afrique donc, nos armées sont très oisive du fait de l’absence de menace de ce type. En effet, les conflits entre états se comptent sur les bouts des doigts en Afrique . Citons en quelques uns :

– Haute – Volta / Mali en 1974,

– Burkina Faso / Mali en 1984,

– Cameroun / Gabon (presque île de Bakassi): plutôt des échauffourées qu’un conflit. Aucun des ces conflits n’a été résolu sur le terrain par la victoire d’une armée contre l’autre. La négociation et l’arbitrage internationale ont permis de mettre fin a ces guerres.

L’incapacité à résoudre les conflits internes

Si les conflits externes sont absent, les conflits internes eux sont légions: Casamance, Sierra Leone, Liberia, Tchad, Darfour, Cote d’Ivoire, ACQMI (Mali, Mauritanie) ,Libye, Maroc (Sahrawi ), RDC, Rwanda, Burundi, Centre-Afrique, Somalie, Nigeria, etc .. je vous laisse continuer la liste tellement elle est longue.

Dans aucun de ces conflits ci-haut l’armée nationale n’a gagné une victoire décisive. En Sierra-Leone, au Liberia et en Cote d’Ivoire, il a fallu l’intervention d’armées étrangères pour mettre fin au conflit. Au Mali, la rébellion Touareg a eu une résolution plutôt politique que militaire. Cela est aussi le cas pour le Sud Soudan qui vient d’accéder a l’indépendance. Ailleurs ou les négociations piétinent, la guerre fait toujours rage.

Un énorme poids sur le budget

Ne nous trompons pas ! Malgré le très mauvais équipement de nos armées, le poids sur le budget national est énorme. D’abord, les armes, même les plus simples sont importées. C’est d’ailleurs la le cadeau empoisonne: le colon s’est assuré une ligne de crédit sans faille. Renseignez vous sur le coup d’un véhicule militaire et vous tomberez à la renverse !

Avant sa chute, la dernière transaction militaire de Laurent Gbagbo s’élevait à plus de 3 milliards de dollars ( le budget du Burkina). L’Algérie vient d’investir une somme équivalente en armement militaire. De tels exemples sont nombreux à travers le continent. Des sommes colossales sont investies dans l’armement , sans pour autant obtenir des résultats escomptés. Nous avons vu récemment, comment un bataillon français a mis en déroute toute l’armée de Laurent Gbagbo, malgré les sommes colossales que ce dernier a dépensé .

Catalyseur de trouble

Il suffit de lire l’actualité pour se rendre compte que l’ Afrique a mal à son armée : mutinerie au Burkina, insécurité à Abidjan, tentative de coup au Niger et en Guinée, rébellions internes au Sud Soudan , etc … L’institution qui devrait protéger et garantir la république est celle la même qui attaque la république: le cheval de Troie ! Nos états ont en leur propre sein, l’instrument de leur destruction.

Beaucoup de conflits internes n’aurait jamais eu lieu si l’armée avait joué son rôle de garante de la république. En Cote d’Ivoire par exemple, la crise se serait passée autrement si le commandement de l’armée avait choisi de respecter la décision de la CEI. Force est de constater que beaucoup de hauts gradés ne sont pas mieux que de vulgaires mercenaires qui vendent leurs services au plus offrant. Sauf que la, c’est le contribuable qui payent et la formation et les armes ! Cela explique d’ailleurs la place spéciale donnée aux régiments de protection des chefs d’Etat !

Dans le monde entier, à quelques rares exceptions, les militaires n’ont jamais été de bons gouvernants, ni économiquement, ni politiquement. Nous savons maintenant dans quel piteux état financier, Dadis Camara et compagnie ont laisse la Guinée. En fait, il faut bien reconnaître que le militaire a une défaveur comparé au civil en la matière. Le militaire (à l’exception de quelques uns) n’ a aucune spécialité civile à même de contribuer à la construction d’une nation. Un ingénieur des ponts et chaussés a plus de chance de concevoir un programme de développement utile qu’un spécialiste de balistique ! Je citerai en exemples, le Ghana et la Cote d’Ivoire. Deux pays aux richesses  très semblables. Très tôt, le Ghana est passé par les régimes militaires et n’a réellement amorcé son développent qu’à partir du président John Kufuor ! La Cote d’Ivoire par contre,connu une certaine prospérité économique jusqu’à l’avènement des militaires au pouvoir  a travers Robert Guei. Si vous ne me croyez pas encore, allez voir au Togo ou au Burkina ce que l’armée en a fait puisqu’elle y a détenu le pouvoir presque depuis l’indépendance !

La défense autrement

Il est évident que, malgré les sommes colossales investies par nos états dans leurs armées, les rendements sont beaucoup moins que acceptables. Pire, l’armée est devenu l’instrument par lequel tout les malheurs arrivent à nos peuples. Cela va de la simple confiscation des libertés, aux crimes les plus atroces comme les viols et tueries vécus récemment au Burkina Faso et en Cote d’Ivoire. L’armée est une gangrène qui ronge nos états !

Mon avis est que nous n’avons pas besoin d’armée, en tout cas pas dans sa forme actuelle, et cela pour plusieurs raisons :

– les conflits entre états n’existent pas et quand il y en a, c’est plutôt a la table des négociations que cela se résout. En tant que panafricaniste, je ne supporte pas l’existence même des ces frontières artificielles. Nous devons tout faire pour les supprimer d’une façon ou d’une autre.

– les conflits internes eux aussi doivent avoir une solution négociée. Après tant d’année passé à faire la guerre, les USA viennent d’admettre que le Taliban ne peut être vaincu militairement ! Il faut donc une solution politique négociée.

– les coups de maintient d’une armée professionnelle sont trop élevé et non justifie vu les rendements. Surtout quand cette armée peut tenu en échec par un simple bataillon français, ou neutralise au sol comme cela se voit en Libye ! Des milliard de dollars envolé en fumée en quelques minutes. Et puis, après la guerre, cela même qui ont détruit l’arsenal reviendront cette fois pour nous vendre un nouvel arsenal a trois fois le coup du premier !

– la défense de la nation, si cela était nécessaire peut se faire autrement: cela se voit en Suisse .

Conclusion

L’Afrique a connu de grands royaumes et empires qui ont su non seulement s’étendre par la conquête, mais aussi défendre leurs frontières. Et pourtant, aucun de ses royaumes ne disposait d’une armée de métier. La défense était l’affaire de tous. L’occident nous a vendu son modèle d’armée de métier après la décolonisation. Ce modèle est a mon avis plutôt économique que militaire. A quoi nous servent toutes ces armes quand eux ont le nucléaire ? Or l’arme atomique n’est pas à vendre ! Je suggère que nos pays reviennent à notre conception de la défense. Que nous en fassions l’affaire de tous les citoyens. Que nous supprimons l’armée de métier, parc que en cinquante années d’indépendance, elles ne nous ont rien apporté que nous n’aurions pas pu avoir autrement. Pire, les armées professionnelles entravent le développent de nos états aussi bien par leurs comportements anti-democratiques que par leur poids sur le budget national. Un poids dont de pauvres états comme les nôtres pourraient bien s’en passe.

3 commentaires sur “Le cheval de Troie

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