Probablement le plus bel article que j’ai jamais lu dans le pays ! Je vois que l’éditeur ‘l’a en lui’ !
L’auteur de l’article a vu juste ! Si la corne de l’Afrique connaît la famine, il faut avouer que le reste de l’Afrique ne peut pas lui venir en aide. Et pourtant, de nos jours, des pays comme la Corée, l’Inde, le Japon et même la Chine, viennent acquérir des vastes domaines en Afrique pour la production alimentaire.
Il y a quelques semaines, l’ONU annonçait que les prix des denrées alimentaires étaient à un niveau record, jamais égalé !
Mais pourquoi l’ Afrique au sud du Sahara n’arrive t elle pas à se nourrir ? Surtout ne pensons pas que le problème est à L’Est seulement ! L’année dernière le Niger a du demandé l’aide internationale pour juguler la famine qui faisait rage. Au Sénégal, Wade a du subventionner le riz afin de réduire les prix, quoique sa politique de production agricole ait connu quelque succès. Au Cameroun, on parle de décolonisation du pain !
Les manifestations contre la vie chère que nous avons vu un peu partout en sont un signe manifeste. L’Afrique a faim ! Pourquoi ? Comment en est on arrivé la ?
Le drame africain : le refus de changement.
C’est peut-etre ce que Sarkosy a voulu dire (maladroitement) dans son discours de Dakar. L’Afrique ne change pas, ou change lentement ! Les paysans africains en sont toujours à des moyens rudimentaires de production. Ces moyens ont certes nourri ce continent à une autre époque, mais aujourd’hui, 800 millions d’êtres humains habitent ce continent ! La vue d’un paysan avec sa houe ou sa machette fait sourire, tellement cela est dérisoire vu le défis à relever !
Les mauvaises politiques agraires.
Les politiques agricoles de beaucoup d’Etat, ont manqué et manque encore d’ambition de transformation de l’agriculture vivrière en une agriculture industrielle ! Les justifications de cet état des faits sont multiples. D’abord il y a le fait même que beaucoup de dirigeants africains sont eux même directement issus du milieu rural ( fils de paysan) , et par conséquent éprouvent beaucoup de compassion a l’égard de ce milieu. Des révolutions même ont été faites au nom du paysan ! D’importantes ressources de l’état sont englouties dans la distribution de charrue, de vache et d’ânes, qui le plus souvent sont collectionnés par ces mêmes paysans comme des objets de prestiges plutôt que des moyens de production.
A cela s’ajoute aussi les reformes agraires peu pensées – comme celle du Burkina – , dont l’effet immédiat a été de rendre la terre inaccessible à des investisseurs potentiels. Essayer d’acquérir le moindre lopin de terre agricole au Faso et vous comprendrez ce dont je parle ! Pour ma part cela fait plus de 5 ans que je cherche quelques 50 a 100 hectares de terre sans succès !
Les moyens de l’autosuffisance alimentaire.
Mon humble avis, est que l’autosuffisance alimentaire de nos pays passe par l’implication d’investisseur dans le secteur de la production. Le monde paysan a démontré son incapacité à changer et à atteindre les objectifs de production. Au Burkina Faso par exemple, les ORD (Organisme régional de développent), devenus CRPA sous la révolution ont passé presque 40 annees à essayer d’améliorer notre paysannerie ! Je me souviens encore (souvenir d’enfance) des charrues, herses, batteuses et autres machines agricoles qui étaient distribués aux paysans. Aujourd’hui nous en sommes toujours à faire la même chose !?! Quel perpétuel recommencement ! Bref, l’état devrait favoriser l’intervention d’investisseur. Pour cela, quelques politiques sont nécessaires :
- accès à la terre agricole : la valeur des terres agricoles ne peut être fixée de façon arbitraire comme cela est le cas en ce moment. Il faut laisser l’offre et la demande faire le jeu.
- la garantie de marche : beaucoup de gens hésitent à produire parce qu’il n’ y a pas de garantie d’écoulement. Le marche nationale devrait être fermé aux importations afin de permettre aux producteurs locaux de vendre.
- la transformation des produits: il faut aller vers une industrie agro-alimentaire. Conserver et transformer permettra non seulement de garantir le marché aux producteurs, mais aussi de constituer des stocks de sécurité importants.
- résoudre le problème de l’eau: il n’est pas toujours évident sous nos cieux de compter sur la providence. L’irrigation intelligente pourrait assurer la production. L’eau , elle peut se stocker dans de grands barrages construits juste pour cela. La désalinisation de l’eau de mer est même envisageable.
Ce sont la autant de mesures qui ne nécessitent pas nécessairement de l’argent, mais plutôt une volonté politique, afin de créer les conditions nécessaires pour attirer l’investissement.