Beaucoup s’étonnent de la vitesse avec laquelle les reformes politiques vont être effectuées au Burkina ! Dans sa livraison d’aujourd’hui, Le Pays se pose la question de pourquoi cette précipitation ? Va t-on nous imposer de force ces réformes ?
La chose que beaucoup de gens semble ignorer, c’est que le tripatouillage programmé de l’article 37 doit s’effectuer avant 2013 ! Pourquoi ? Parce que le Burkina Faso est membre de la CEDEAO, qui condamne toute modification de la constitution avec pour vue de se maintenir au pouvoir, jusqu’à 6 mois avant les élections ! Bon, faisons nos calculs:
– Nous sommes en Juin. L’année prochaine (2012), le pays devra tenir des élections locales et parlementaires. A moins de tenir ces deux élections le même jour, il est très difficile d’envisager un calendrier des élections ou la modification de la constitution se fera a une distance de 6 mois de chaque de ces élections.
– l’élection présidentielle prochaine est en 2015 ! La aussi il faut veiller a ce que la modification soit avant celle-ci.
Rapelez-vous que Tandja, du Niger ayant violé cette loi de la CEDEAO s’est vu condamné par tous ! Blaise Compaoré, veut bien éviter de commettre la même erreur que Tandja; d’où cette course contre la montre ! Si l’article 37 n’est pas modifié avant 2013, Blaise et le CDP auront perdu leur pari de rester au pouvoir. Si ils forcent après cette date, le Faso se retrouvera isolé comme le Niger, et nul ne peut présager de ce qui adviendra. Ce sera d’ailleurs un coup sérieux à Blaise, le démocrate, le négociateur ! Qui demandera les services de celui-la meme qui aura tordu le coup la constitution de son pays ?
L’enjeu est de taille. A l’opposition et à la société civile de jouer leurs rôles. La charte africaine de la démocratie stipule « Les états parties conviennent que l’utilisation, entre autres, des moyens ci-après pour
accéder ou se maintenir au pouvoir constitue un changement anticonstitutionnel de gouvernement et est passible de sanctions appropriées de la part de l’Union: ..
Tout amendement ou toute révision des Constitutions ou des instruments juridiques qui porte atteinte aux principes de l’alternance démocratique. »
Si on tord le coup à l’article 37 je porte plainte a l’Union Africaine ! Cela ne devrait pas être difficile de conclure que la modification « porte atteinte d’une façon ou d’une autre a l’alternance démocratique ! »
Que la bataille commence !