Manifeste d’un non-candidat aux élections : De l’économie et de l’emploi.

Moi, Burkina Fâché, non-candidat aux élections couplées de cette année, vous présente à travers ce manifeste, ma vision pour le Burkina-Faso si je suis élu. Je battrai campagne sur ce manifeste, et vous pourrez, en fin de mandat me juger sur les acquis. Vous pourrez alors me reconduire si je me présente, ou essayer quelqu’un d’autre si vous n’êtes pas satisfait des résultats. Ce manifeste n’a pas la prétention de détenir la vérité. Au contraire, il a la prétention d’ouvrir le débat avec vous, mes concitoyens pour qu’ensemble nous arrivions à une solution qui sorte notre pays de son sous-développement.

Aujourd’hui, je me propose de m’entretenir avec vous de l’économie et de l’emploi.

Bonne lecture.

Introduction

Il est beaucoup plus facile de parler d’emploi plutôt que d’économie. L’économie, c’est ce montre à multiples tentacules dont il est difficile de maitriser toutes les facettes ; tandis que lorsque l’on dit emploi, tout le monde sait de quoi il s’agit. L’économie et l’emploi sont liés. Quand l’économie se porte bien, l’emploi aussi se porte bien et quant l’économie se porte mal, l’emploi en prend un coup! Ainsi donc, à partir du manque total de perspectives d’emploi au Burkina, l’on peut déduire que l’économie se porte plutôt mal. La croissance l’année dernière s’est limitée à 4%, tandis que tous les expert s’accordent pour dire que pour nous sortir du sous-développement, il nous faut enregistrer une croissance à deux chiffres au moins (supérieure ou égale à 10%). C’est dire donc que les rêves d’émergence de certains resteront des rêves pour longtemps.

Etat des lieux

Troisième pays le plus pauvre de la planète ! Choquant ! Mais ce classement résume bien l’économie du pays !

Les mots pour décrire l’économie du pays n’arrivent pas aisément. On a comme l’impression que le système est entièrement bouché : il souffre d’une constipation chronique.

L’Etat est le seul acteur ou presque. Des milliers de petites entreprises commerciales n’existent que pour exécuter de petits marchés de l’Etat ou de ses démembrements : fourniture de matériel bureautique, construction, etc..

Le secteur privée peut être analysé au travers des principaux acteurs que sont : les entreprises de  commerce général, l’industrie de transformation,  l’industrie extractive, le secteur associatif.

Le commerce général se taille la part du Lion pour ce qui est du secteur privée. L’importation et la commercialisation de toute sorte de marchandises. Les entreprises sont le plus souvent familiales et offrent alors très peu en termes d’emploi. Quoiqu’elle realisent des milliards en chiffre d’affaire pour certaines, l’opacité de la gestion ne permet pas aux autorités fiscales de collecter les taxes et impôts qui s’imposent. Le plus souvent diriger par des analphabètes, ces entreprises innovent très peu : elles restent enfermés dans un sempiternelle recommencement de l’importation puis de la vente des même marchandises.

Il existe quelques entreprises semi-industrielles. Elles aussi sont le plus souvent la propriété d’analphabètes et font montre d’un immobilisme incroyable. J’aime a citer l’exemple de chewing-gum de COBU, dont la seul innovation durant ma courte vie a été le changement des couleurs noir, blanc et rouge de l’emballage en vert et blanc lorsque le pays à changer de nom et de drapeau. On ne change pas une équipe qui gagne me direz vous !

Ces dernières années, le développent de l’industrie extractive a fourni quelques emplois mais nous somme bien en loin de satisfaire la demande d’emploi.

Le secteur associatif – ONG, etc. – est aussi pourvoyeur d’emploi mais en quantité très limitée.  Le pays est le premier pays en termes de nombre d’ONG qui exercent sur le terrain, du fait de sa pauvreté.

L’argent coute cher ! Les banques ne semblent pas jouer leur rôle de soutient et d’appui à l’économie. Le taux d’intérêt dicté depuis Dakar est trop élevé et ne permet donc pas aux entreprises et aux ménages de dispose des fonds nécessaires pour investir. L’avidité du system bancaire coute énormément à l’économie en termes d’opportunités manquées !

Les reformes appliquées par les gouvernements passés ont amélioré le processus de création d’entreprise, mais cela prend toujours des jours avant d’avoir son autorisation. De plus, les lois sur l’emploi sont encore très rigides, très contraignantes et très couteuses pour les entrepreneures.

Solutions

Le secteur public ne pourra jamais donner de l’emploi à tous le monde ! Il convient alors de faire en sorte que le secteur privé puisse se développer afin d’offrir les emplois nécessaires à notre jeune population. Ainsi donc, nous proposons :

Le Fond d’Investissement du Burkina (FIB) : Il s’agit comme sont l’indique d’un fond d’investissement. Il aura pour mission a l’internationale d’investir dans les intérêts stratégique du Burkina-Faso et de prendre le contrôle des sociétés la ou c’est possible. Des exemples d’intérêts stratégiques sont les ports, les routes et voies ferres qui désenclavent le Burkina, les sociétés de raffinages etc..

Sur le plan intérieur, il aura pour mission d’agir comme un capital-risque afin de supporter la création d’entreprise a haut potentiel, l’implantation d’une industrie légère de transformation, etc.

Le FIB pourrait être un partenariat entre l’Etat et le secteur privée burkinabé. L’Etat contrôlant 51% des parts et le secteur privé le reste.

Investir dans l’industrie légère : Il n’est pas concevable par exemple que le Burkina exporte tout son coton presque en l’état. Pourquoi par exemple nous ne le transformons pas en compresse médicale ? Nous fournirions toute la sous-région et même les USA avec l’AGOA. Il s’agit d’une valeur ajoutée non négligeable. Les exemples sont légion : karité, tomate, viandes, piments etc. (cf. De l’Agriculture et de l’élevage).

S’orienter vers la haute technologie : L’industrie lourde a quitté même l’Europe et les USA pour s’installer dans des pays comme la Chine, l’Inde (les BRICs) ou les couts de production peuvent être réduits. L’industrie lourde requiert des moyens que nous n’avons pas. Cependant, la haute technologie requiert souvent très peu de moyens. Microsoft, Google et Facebook par exemple sont coté des milliards en bourse, et pourtant il a fallut à peine d’un ordinateur et d’une idée pour les créer ! Nous exhibons avec fierté nos gyrocopteres, mais combien de burkinabé savent qu’ils sont fabriqués dans un petit hangar en Pologne, par une entreprise d’à peine 50 personnes ? Nous aimons à clamer que nous sommes le pays des deux roues ; mais combien de moto, mobylette ou même vélo sont de marque Burkinabé ? Pourtant il nous suffit juste de quelque ingénieurs en design et en mécanique pour concevoir une moto au Faso, la faire fabriquer en Chine ou en Inde, la monter au Faso et la commercialiser en Afrique de l’Ouest ! Les exemples sont légions et à chaque fois c’est 2,3, 5 20 emplois qui sont crées.

Ainsi donc, chaque université (cf. De l’éducation) comportera une couveuse en son sein. Le rôle des couveuses est de permettre aux burkinabé, étudiant ou non de développer leur idée en une micro-entreprise viable. Ils y trouveront tout le nécessaire pour développer un prototype. Le FIB prendra ensuite le relai pour permettre à la jeune PME de s’installer et de conquérir son marche. Les couveuses auront aussi pour mission d’aider les unités existante à sortir de leur immobilisme en les aidant à innover.

Attirer les investisseurs : L’Afrique a de l’avenir, ne nous le cachons pas. L’Afrique de l’Ouest reçoit un pourcentage intéressant d’investissement chaque année. C’est juste que ces capitaux se dirigent plutôt vers d’autre pays que le Burkina. On peut citer le Ghana, la Cote d’Ivoire. Il faut donc que le Burkina puisse offrir quelque chose de plus que les autres pour attirer ces investissements. Il nous faut :

de la flexibilité vis a vis de l’emploi : charges/cotisations sociale, licenciement, etc. : l’employeur doit pouvoir décider d’offrir ou pas certains avantages tel que la cotisation pour la retraite. Il doit pouvoir très rapidement licencié un employé qui ne fait pas son compte. Il doit pouvoir partager la facture des droits de l’employé avec l’Etat pour avoir payée certaines charges patronales.

réduire l’impôt sur les bénéfices : nous sommes moins nanti, enclave et l’appât du gain est un bon argument pour concurrencer des pays comme le Ghana ou la CI.

réduire les couts de communications : téléphones, transport, internet. L’enclavement du pays fait monter les couts de production malgré une main d’œuvre bon marche. Si nous voulons concurrencer les pays de la cote, il est impératif que nous fassions une meilleure offre aux investisseurs.

supprimer les divers impôts et taxes forfaitaires sur les nouvelles entreprises : beaucoup de jeunes entreprise de production roule à perte pendant des périodes allant jusqu’à 3 ans avant de commencer à enfin faire suffisamment d’affaire pour équilibrer leur compte et finalement commencer à faire des bénéfices. Ne pas avoir à payer des taxes pendant cette période cruciale de la lancé de l’entreprise sera un aide infiniment appréciée et permettra d’améliorer le taux de succès de création d’entreprise. Le système actuel pénalise et contribue a tue les jeunes entreprises.

former la main d’œuvre : nous avons débattu de l’éducation dans un autre chapitre de ce manifeste.

Reformer la BCEAO: L’argent est cher et c’est la faute de la BCEAO. Les banques reçoivent les taux directeurs de la banque centrale. Même en cette période de crise économique, nos taux d’intérêt sont toujours au delà des 5% ! En Europe  cela fait au moins deux années que le taux de la BCE est à 1%. En fait le taux le plus élevé de la BCE depuis 2004 soit sur 8 ans est de 4.25% ! Le scenario est similaire aux USA. En comparaison, sur la même période, au Burkina en 2003 la BCEAO recommandait aux Banques un taux minimum de 9% et maximum de 15% !

Comment alors pouvons-nous maintenir nos taux à un niveau aussi élevé sous le prétexte de contenir l’inflation ? Il faut que la BCEAO travaille à soutenir nos économies. Cela n’est pas le cas en ce moment. Il lui faut plus de flexibilité et pour cela il lui faut une certaine indépendance. Le gouverneur devra être recruté sur ses compétences plutôt que nommé par un pays. De même pour le vis gouverneur. La Banque devra avoir pour seule mission de supporter nos économies et de réduire l’inflation. Nous devrons être prêt à quitter la banque et à frapper notre propre monnaie si l’UEMOA n’entend pas effectuer les reformes qui s’imposent.

Financement

Les fonds du FIB proviendront à 49 % des particuliers burkinabé. Les 51% des parts de l’Etat pourront être rassemble sur la base des fonds propres de l’Etat, des économies réalisées sur d’autre programme tel cite dans notre manifeste. Nous n’exclusion pas la possibilité pour l’Etat de recourir à des emprunts, financement et autre outils de levée de fonds.

Conclusion

Si la matière première rendait riche, le Congo serait le pays le plus riche de la terre. Pourtant il est l’un des plus pauvres. Il faut mettre un terme à l’exportation de matière première et ajouter une valeur en faisant les petites transformations qui sont à notre portée. Nous devons aussi nous tourner vers les secteurs à haut potentiel qui ne demande pas de lourd investissement, mais plutôt repose entièrement sur la créativité. En somme nous voulons pendant quelques années poser les jalons d’un épanouissement du secteur privée qui devra redynamiser notre économie. Finalement, nous voulons faire en sorte que l’argent travaille pour notre économie, et cela passe par de profondes reformes de notre banque centrale.

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