« All the right noises »

Cette interview du Ministre Bembamba vous met le baume au cœur ! Comme le disent les anglophones, « he makes all the right noises », i.e, « il fait tout les bons sons » !

Cela est vrai ! A quelques exceptions près, le ministre énonce tout ce qu’il faut pour amorcer une véritable développent de notre chère patrie : développent du transport, formation de la main d’œuvre, etc …

Vraiment tout y est ! Mais alors pourquoi rien ne change sur le terrain pour les Burkinabé ? A mon avis, deux éléments clefs expliquent la triste réalité que nous constatons :

 Rhétorique académique

Le ministre nous démontre en tout cas qu’il a mis à bon service son temps sur les bancs des universités. En effet, si vous poser les mêmes questions que le journaliste a des étudiants des sciences économiques, nul ne serait étonné que vous obteniez les mêmes réponses ! Classique ! Le problème a été résolu encore et encore de part toute la terre. Le problème n’est pas de connaître les solutions. Toute personne instruite connaît les solutions. Le problème, c’est de les mettre en œuvre, ou du moins de faire en sorte qu’elles se mettent en œuvre. Cela ne se fait ni à coup d’interview ou de discours, ni à coup de rencontre, encore moins en par des énonciations et des slogans creux !

Une des phrases du ministre retient mon attention sur le sujet. Parlant de Bagré, le ministre dit en substance vouloir  « qu’il y ait l’agro-business » avec l’aide des partenaires! Pour ceux qui connaissent le livre de la Genèse, on est bien tenté de dire, « Et l’agro-business fut » ! Pas ! On n’implante malheureusement pas l’agro-business monsieur le ministre !  S’il y a des producteurs qui produisent ce que quelqu’un d’autre désire, je suis certain que l’échange se fera, et voila votre agro-business ! Une simple question d’Offre et de Demande ! Les prix des denrées alimentaires sont en pleine flambe, alors ce n’est pas la demande qui manque ! Le problème monsieur le ministre, c’est l’offre et vous le savez ! Par vos reformes agraires bidons, vous vous êtes accaparés les terres du pays si bien que l’agro-businessman ne peut pas en trouver ! Les plaines aménagées sont distribués à vos proches qui les exhibent avec fierté plutôt que de les travailler ! Que voulez-vous donc ?

 Peu d’implication personnelle

Voici un joli schéma directeur chiffre à 7000 milliards de CFA ! Somme colossale, mais pas en réalité quand on sait que notre pays engrange annuellement près de 1500 milliards ! Moi, ce qui me vient a l’esprit, c’est que en réservant 1/3 de nos recettes annuelles à notre propre développent, nous financeront tout le projet en 14 ans ! Cela, c’est sans compter avec l’accroissement des recettes que chaque investissement retournera !

Mais voila, pour le grand argentier du Faso, la question est autre ! Il prend sa valise et fonce à Paris pour tendre la main ! Et cela malgré le contexte mondial actuel, marqué par une crise économique profonde ! Monsieur le ministre, même les paysans ont maintenant compris que de nos jours, nul ne finance un projet si il n’y a pas d’investissement personnel. Il faut faire preuve que la chose vous tient à cœur et que vous êtes prêt à y mettre vos propres sous ! « Qui est fou comme un fou » dirait l’autre !

Alors, monsieur le ministre, avant d’aller humilier notre pays de la sorte, rappelez- vous que Vous avez les moyens de mettre ce projet en œuvre, si vous y croyez et y tenez ! Les Burkinabé consentiront bien à des sacrifices pour cela !

Conclusion

Monsieur le ministre, au lieu de ranger votre schéma directeur de développent de notre pays, (vu la réaction que j’imagine négative de vos partenaires), je vous propose d’ouvrir le débat sur comment le financer. Entre le budget national, les emprunts d’Etat, je suis certain que nous pouvons au Faso trouver 7000 milliard pour le bonheur de tous !

Après tout, il s’agit d’une contribution de 500 000 CFA sur 14 ans de chacun des 17 millions d’habitants que compte notre pays, soit une contribution annuelle de 30 000 ou encore 2500 CFA par mois ! Reste à convaincre les Burkinabé et leurs représentants à l’AN que cette taxe pour le développement national vaut la peine d’être payée, et qu’ils en récolteront les bénéfices  ! Notre développement est notre propre affaire d’abord, pas celle de nos partenaires, ni des bailleurs de fonds.

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