J’aime à dire que critiquer est bien trop facile. En général, nous savons et voyons tous le problème. Apporter des solutions par contre est bien plus difficile ! Cependant, nous devons toujours nous efforcer d’esquisser une solution après avoir critique !
L’opposition burkinabé m’a toujours frappé par son incapacité à obtenir gain de cause sur les dossiers pendent de notre peuple. La raison principale de ses échecs, à mon avis, reste les comportements estudiantins et syndicalistes de nos opposants. Je m’explique :
Le refus de participation !
Bien trop souvent, comme des étudiants ou des syndicalistes qui vont en grève, nos opposants optent tout simplement de ne pas prendre par ! Malheureusement pour eux, en démocratie, il n’y a tout simplement pas de quorum ! Celui qui est absent, n’a tout simplement pas voix au chapitre et perd bien trop souvent. Nous avons vu un tel comportement lorsque par exemple Me. Bénéwende Sankara , CFOP de l’époque a refusé d’aller au CCRP ! Si tous les autres partis avaient fait de même et qu’il n’eut personne au CCRP pour s’opposer, la modification de l’article 37 aurait été acquise au sortir du CCRP !
Il n’y pas de grève en politique ! La procrastination est aussi un art politique ! Aux USA, première démocratie du monde, certains sénateurs font des discours qui durent des jours entiers, juste pour perdre le temps et dépasser un délai imposé par la loi. Le fameux « flibuster » qui permet d’occuper le temps à ne rien faire ! Par exemple, vu que le mandat de Blaise expire en Decembre 2015, l’opposition aurait pu par des discours creux et ronflants, des suspensions pour recherche et réflexion prolonger les travaux du CCRP jusqu’ à la fin de cette année. Cela aurait d’office tuer toute velléité de modification de la constitution d’autant que la charte de la CEDEAO en faveur de la démocratie, dont nous sommes signataire interdit toute modification 6 mois avant le scrutin ! Organiser une mise a jour du ficher electorale, puis un referendum, prendrait plus bien plus de 6 mois !
La fausse démonstration de force !
Quoique très importante pour les syndicats, la rue ne sert pas à grand-chose en politique ! Un syndicat prend la rue pour démontrer au patronat l’unité des membres vis-à-vis de la cause défendue ! Si la mobilisation est faible, le patronat sait alors que le syndicat est divisé sur la question, sinon …
En politique par contre, un parti politique qui prend la rue perd son temps ! Pourquoi ? Parce que la démocratie ne s’exerce pas dans la rue ! C’est à l’Assemblée Nationale par le vote des députés ou devant les urnes par le vote des citoyens que la démocratie s’exprime !
Laisser la rue aux organisations de la société civile. Tout comme le patronat, les politiciens jugent le support d’une cause par la mobilisation dans la rue, et expriment leur vote en conséquence.
Le parti politique démontre sa force en liguant les alliances qui lui sont nécessaires pour battre l’adversaire. Par exemple, pour un vote a l’Assemblée Nationale, il s’agit de trouver le nombre minimum de députés pour voter en sa faveur. C’est pas facile, mais cela n’est pas impossible non-plus, surtout lorsque la majorité ne se compose pas juste d’un seul parti politique : Richesse ou Gloire, chaque Homme a son prix !
Et puis, comme je l’ai toujours dit , il y a le peuple ! L’article 98 de notre constitution permet au peuple burkinabé de prendre sa souveraineté en main à l’Assemblée Nationale :
Article 98
Le peuple exerce l’initiative des lois par voie de pétition constituant une proposition rédigée et signée par au moins quinze mille (15 000) personnes ayant le droit de vote dans les conditions prévues par la loi.
Voici que le CDP est entrain de l’utiliser à son avantage !
Pourquoi l’opposition n’a tel pas introduit une pétition depuis pour couper court tout débat autour de l’article 37 ? Ignorent –ils les textes ?
S’il s’agit d’un suffrage universel, il faut mobiliser le nombre de citoyen qu’il faut ! Blaise Compaoré a été élu il y a 5 ans sur la base de 1,3 millions de suffrage exprimés en sa faveur ! S’il va vers un referendum pour réviser la constitution, il comptera sur les mêmes votes pour l’emporter ! Le calcul mathématique est donc simple, trop simple même !
Conclusion
Le Burkina Faso est pays sans aucune importance dans le concert des nations. De ce fait, nul au monde n’est émût si l’opposition prend la rue pour manifester contre un dictateur qui l’emporterait sans tricher dans les urnes.
Par contre, si ce dictateur était poussé à la faute, cela changera résolument son sort. Le rôle de l’opposition c’est aussi de manigancer un tel scenario. Imaginons un instant qu’au sortir du referendum sur l’article 37, les observateurs concluaient que le scrutin n’a pas été régulier !? Pour que cela arrive, l’opposition doit par tous les moyens s’assurer qu’elle a plus de votants que le camp d’en face !
Un parti politique qui refuse d’aller aux urnes ne peut être pris au sérieux ! Le combat ne devrait pas être d’éviter d’aller aux urnes ! Il devrait plutôt être un combat pour résoudre la question par les urnes !
La vérité: une majorité de Burkinabé ne veulent plus de Blaise Compaoré !
Le Défi: A l’opposition de convaincre cette majorité de prendre son destin en main et de s’exprimer si référendum il y a !
La Ruse: Blaise connait la vérité et pense que l’opposition ne peut pas relever le défi !
Pour l’instant, Blaise Compaoré semble bien avoir raison !!
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